Impossible pour Le Tueur de couler des jours tranquilles. Et pourtant, après sa dernière étape à Paris, il aspirait à un peu de calme (cf. “Le Tueur” T2). Malgré toutes les précautions qu’il n’a cessé de prendre le voilà pieds et poings liés, au moins pour un moment ; obligé d’acquitter une drôle de dette contractée – Ah!, s’il avait su... – envers un gros ponte de la Mafia colombienne. Le Parrain sait à qui il a affaire. Le Tueur pourra lui rendre de bons et loyaux services. Le Tueur, quant à lui, peut se permettre d’accepter de nouveaux contrats : ses conditions sont respectées. Ce n’est pas parce qu’il change de patron qu’il change ses principes. Et puis comme ça, il peut continuer à voyager, à mettre de côté des sommes substantielles. En gardant le contrôle, en restant toujours seul, même quand il est bien accompagné. Le Tueur change de patron, pas de principes. Rester vigilant, ne pas attirer l’attention, s’adapter, peu importe le commanditaire puisque le boulot reste le même. Mais cette dette, elle n’était pas prévue au programme... Ici encore les auteurs font preuve d’une maestria à couper le souffle. Toujours des mises en page qui impressionnent par leur dynamisme, des couleurs rutilantes, des ambiances oppressantes à souhait, des dialogues – et les longs monologues silencieux, in peto, du Tueur! – d’une extrême précision, comme les tirs de leur personnage. Une bande dessinée pour un public averti et amateur de films noirs. la BD qui a inspiré The Killer, le film Netflix