Janvier 1954 : la parution du texte-manifeste de François Truffaut « Une certaine tendance du cinéma français » dans Les Cahiers du cinéma fait l’effet d’une bombe. Il y fustige la « qualité française », et fulmine contre ce cinéma fait d’adaptations littéraires et de mots d’auteur. Rupture dans le scénario, rupture dans le dialogue, dans le son, dans l’éclairage, dans la direction des acteurs, rupture totale avec la tradition de la « qualité française », avec le tournage en studio, avec la pudeur et le bon goût… Les cinéastes de la Nouvelle Vague tournent en extérieur avec du matériel léger autant par goût que par manque de moyens financiers. Jean-Luc Godard ne cessera jamais de rappeler l’importance de la synchronicité entre l’aspiration de sa génération de cinéastes et l’apparition de moyens techniques adéquats… Le Beau Serge et Les Cousins de Claude Chabrol, Les 400 coups de François Truffaut, ou À bout de souffle de Jean-Luc Godard… imposent la « Nouvelle Vague » du cinéma français. Une génération entière – plus d’une centaine – de réalisateurs, de scénaristes, de comédiens de techniciens… sera à l’origine du plus important mouvement artistique de l’histoire du cinéma.