LA comtesse Louise Scilly avait dit à sa fille Henriette et à Francis Nayrac, le fiancé de cette jolie enfant : — « Marchez un peu et ne vous inquiétez pas de moi, je vous attendrai ici. Je ne veux pas que ma vieille figure vous gâte ce beau matin... » Et elle s’était assise sur un banc de marbre sculpté, auprès d’un buisson de roses, de ces roses frêles, à peine parfumées, qui fleurissent tout l’hiver les haies de cette douce Sicile. On était vers la fin de novembre, et une lumière d’une divine transparence, si légèrement, si puissamment réchauffante, enveloppait, baignait, caressait ce jardin, cette oasis plutôt de la villa Tasca, — fantaisie de grand seigneur hospitalier bien connue de ceux que le caprice du voyage ou le souci d’une santé compromise ont exilés quelques mois à Palerme.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.